Wednesday, April 2, 2014

Première langue, deuxième langue

This is an essay reflection I wrote on my experience with French as my second language for a class on "the mother tongue" and psychoanalysis.            

« C’est probablement le défi de ma vie. Vivre et transmettre des messages, je dirais impossibles, d’une langue à l’autre, d’un monde à l’autre. »
Daniel Epstein, D’une langue à l’autre (Film de Nurith Aviv)
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Je n’avais jamais considéré la signification ou l’importance de l’anglais, ma première langue, dans ma vie. Comme enfant des parents monolingues, mon enfance se déroulait dans un monde déconnecté du reste du monde. Il n’y avait pas de besoin urgent à apprendre une autre langue. Dans ma communauté, l’anglais était la seule langue parlée à l’école, au supermarché, dans la rue et chez moi. En fait, toutes mes confrontations avec les autres langues étaient réservées à la télé où dans les films ; toutes les langues me paraissaient à peu près pareilles. Au lycée, a l’âge de quinze ans, la première opportunité d’apprendre une deuxième langue m’est arrivée et j’ai commencé à étudier le français cette année-là. Mes premiers pas dans le monde du français ont été marqués par l’enthousiasme d’avoir trouvé un nouveau code dans lequel je pouvais m’exprimer et aussi par une grande agitation à cause de ne pas être de le faire bien. Malgré tout, le français a ouvert des nouveaux possibilités à découvrir des autres modes de penser et façons de vivre.

Huit années ont passé, et, d’une façon, je me sens peu différente que moi, la lycéenne. Ma relation avec la langue française est, d’un côté, sympa et formidable et de l’autre côté, angoissante et compliquée, qui s’est complexifiée dès mon arrivée en France, où je suis constamment entourée par cette langue étrangère. Il y a toujours un écart entre moi et le français ; je suis liée à ma première langue et c’est difficile à m’en éloigner vers le français. Je ne suis pas arrivée au moment où la langue devient un organe de mon corps, c’est plutôt comme un boucle d’oreille ou une écharpe que je porte mais je peux l’enlever et l’abandonner à tout moment. Je reste trop consciente que mon français est fortement marqué comme cela d’un étranger. Je me réapproprie la langue d’une façon qui risque toujours à laisser les traces de mon étrangeté, mon alterité en France. Je n’ai pas atteint un niveau confortable où je peux alterner entre mes deux langues sans penser et je me trouve toujours aux marges de la langue française, incapable de complètement comprendre et communiquer avec mes environs. Je suis toujours au seuil de l’abîme de l’inconnu d’une langue étrangère et les choses que je ne connais pas pèsent lourdement sur mes épaules.

Je me trouve toujours dans une bataille avec le désir d’améliorer mon français et la familiarité et l’aise de l’anglais. Quand je suis frustrée ou fatiguée, je reviens vite à l’anglais, ma première langue, comme un enfant à sa mère. J’ai honte de parler en anglais en France ; je me sens dévoilée et visible quand je voudrais bien m’intégrer. Toutefois, l’entre-deux-langues me permet à réaliser une vision du monde informée par deux cultures et aussi à développer et explorer un deuxième style d’écriture dans une langue étrangère, bien que mon utilisation diffère que celle des locuteurs natifs. Noté par l’écrivaine Shumona Sinha, quand on quitte le pays natal, on perçoit un développement du soi. Cette idée d’une croissance du soi est due, en part, à la langue en général qui façonne notre expérience de la vie ; s’il n’y a pas de mot pour décrire quelque chose dans une langue, on ne le voit pas, mais c’est peut-être possible dans une autre. On peut voir le monde et la force des cultures beaucoup meilleures avec la connaissance des langues supplémentaires.

Je m’identifie avec ce qu’on est écrit par Louis Wolfson dans Le Schizo et les langues. Pour Wolfson, sa langue maternelle s’agit comme une violence qui lui piège. Il n’avait pas d’enfance en français, mais il choisit de sortir de sa langue prédéterminée avant sa naissance et utiliser le français pour aider lui-même. Tandis que le français lui aide à sortir de sa folie, le français m’aide à améliorer ma connaissance du monde et de ma propre culture et langue ; je peux me situer dans le monde et devenir consciente des forces et de faiblesses de la culture dont je viens. De plus, le français me pousse pour analyser mon propre écriture, mes idées et mes penchants.


Comme Samuel Beckett et Wolfson, je suis aussi impressionnée par l’écrivain américain Julian Green qui utilisait la langue au filtre de la langue maternelle (pour lui, l’anglais) dans ses œuvres comme Le Langage et son double et Paris. Ce qui est frappant est qu’il a pris une décision consciente d’écrire dans une langue qui n’était pas l’une de son pays natal. De cette façon, il démontre que la langue maternelle, bien qu’elle soit choisie avant la naissance, ne détermine pas la trajectoire de la vie ; il est bien possible de pénétrer dans les autres cultures et commencer à plus développer le soi. Avec la continuation de mon immersion en français pendant ma vie en France, je suis certaine que j’achèverai une connaissance du français qui trouvera une place plus permanente, plus marquée dans mon cœur.  


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